Appel à propositions
Canada-Québec-Caraïbe Connexions transaméricaines Les 8, 9 et 10 octobre 2015
Le pôle Canada de l’Institut des Amériques organise un colloque du 8 au 10 octobre 2015 à Montréal, en partenariat avec le CÉRIUM (Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal) et la Faculté des arts et des sciences de l’UdeM sur le thème « Canada-Québec-Caraïbe : connexions transaméricaines ». L’événement bénéficie de l’aimable soutien de l’Institut des Hautes Études d’Amérique latine (IHEAL) et du Centre de Recherche et de Documentation des Amériques (CREDA) de l’Université Sorbonne-Nouvelle Paris 3 et du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) français.
1°/ Présentation générale Les liens entre la région Caraïbe, la province de Québec et plus largement le Canada sont anciens et diversifiés. Tourisme, coopérations scientifiques et techniques, extractions de ressources, migrations… sont autant de déclinaisons des ponts tracés entre le centre géographique des Amériques et son extrémité septentrionale. Ces connexions transaméricaines, bien que souvent méconnues, s’inscrivent dans le temps long, comme en témoignent les précoces allées et venues des missions jésuites puis des universitaires, ou encore la création d’un Centre de recherche sur la Caraïbe à l’Université de Montréal dès 1967. Plus récemment, c’est dans les secteurs de la préservation de l’environnement, de la participation aux projets régionaux de développement, des migrations transnationales et de l’étude des mémoires partagées que ces relations transcontinentales
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opèrent leurs mutations afin de se présenter comme de éléments essentiels à la compréhension de « notre Amérique ». Ces relations donnent ainsi à voir des assemblages pluriels et originaux, passant « outre » l’hégémonie des États-Unis dans la région, pour permettre d’aborder les Amériques avec un éclairage nouveau, dans une volonté actuelle, partout de décloisonner les disciplines, les productions et de cesser d’aborder l’hémisphère à travers les oppositions binaires entre Nord et Sud. Ce colloque a donc pour objectif de mettre en lumière les enjeux contemporains de ces liens en donnant la parole à des chercheurs, des créateurs et des passeurs qui se situent « entre » la Caraïbe, le Québec et le Canada, ou bien qui observent ces liens depuis l’une de ces zones. Transdisciplinaire, cet événement fournira l’occasion de se retrouver en vue d’explorer et de définir les ancrages et les routes qui forment ces connexions transaméricaines. Par ailleurs, l’évènement privilégiera le français comme langue d’échange, mais sera attentif à ce que les communications hispanophones et anglophones soient également largement représentées. Enfin, la Caraïbe, si elle est ici présentée au singulier, est comprise comme un espace pluriel, dans un sens géographique élargi aux provinces situées sur le littoral caribéen de l’isthme centre-américain. La Caraïbe (îles et isthme) est ainsi comprise comme une région carrefour, forgée par les mobilités, au cœur du continent américain. Le Canada, le Québec et la Caraïbe seront ainsi appréhendés comme les territoires-supports d’une relation inédite qui se noue dans la rencontre de l’autre, de la différence, du divers qui sont reconnus comme tels (Glissant, 1990).
Les six axes transversaux suivants ont été retenus : - Mobilités et transnationalisme - Intégrations et coopérations régionales - Environnement et ressources naturelles - Relations diplomatiques - Histoires et mémoires - Arts et littérature 2
2°/ Pour approfondir : présentation des axes de recherche
Mobilités et transnationalisme La volonté de penser les mobilités comme un nouveau paradigme des sciences sociales (Cresswell, 2010, Urry, 2007) ne doit pas occulter l’épaisseur temporelle, la complexité des circulations et l’extraterritorialité fondatrice des expériencesque nous souhaitons ici aborder (Abu-Laban& Gabriel, 2002,Chivallon, 2004, Gilroy, 1994). Ce panel présuppose que l’on dépasse le cadre d’analyse des circulationsbi-nationales pour donner toutes leurs importances aux lieux et aux territoires en réseau qui soutiennent l’avènement de communautés et de mobilités transnationales. Les connexions transaméricaines entre le Canada, le Québec et la Caraïbe seront ainsi l’occasion d’interroger les incidences de mobilités diverses – tourisme, diasporas, migrations temporaires, expatriation et télécommunications - sur l’avènement d’un espace relationnel entre les Amériques.
Intégrations et coopérations régionales L’axe « intégrations et coopérations régionales » se concentre sur la description et l'analyse du fonctionnement diversifié de l’intégration continentale, de ses bénéfices (Soomer, 2003)de ses critiques et de ses défis, situés entre obstacles irrésolus et perspectives enthousiasmantes (Martinez Reinosa et Martinez 2007 ; Gomez Mera 2007 ; Girvan 2010). Les « connexions » caribéano-canadiennes donnent l'occasion de porter un regard inédit sur les projets régionaux actuels en termes d’infrastructures, d’échanges économiques et de circulations des individus. Une attention particulière sera par conséquent portée à la zone Caraïbe, à la concrétisation des projets d’aides internationales à caractère humanitaire (ex. Haïti), aux intérêts suscités par les projets d’aménagements (ex. canal interocéanique Brinto-Punta Gorda, Nicaragua) et à la politique économique du développement caribéen (Reif, 2010 ; Mattew Louis Bishop, 2012, Girvan 2012). L’essor croissant des actions menées par le Ministère canadien des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement dans le cadre des « Programmes pour les Caraïbes » ouvrira la réflexion sur l'action de la société civile.
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Environnement et ressources naturelles Les discours globalisés sur l’environnement et les ressources naturelles offrent un point d’appui central à la compréhension des relations socio-économiques et politiques de la Caraïbe, du Québec et du Canada. Les enjeux écologiques et d’économie politique rencontrés dans ces espaces tout à la fois vulnérables et convoités font en effet aussi écho aux défis affrontés par leur voisin au Nord. La gestion des ressources énergétiques ou encore la néolibéralisation de la nature par le tourisme et l’extractivisme placent cette table ronde sous le signe de l’écologie politique (political ecology) (Bryant et Bailey 1997, Escobar, 1996 et 1999, Gauthier et Benjaminsen 2012, Biersack et Greensberg 2006, Forsyth 2003, Peet et al. 2011). D’une part, cette approche donne un nouveau souffle aux recherches en matière de justice environnementale en confrontant les échelles d’action et les réseaux dans lesquels se tissent ces relations transaméricaines. D’autre part, elle fournit un ancrage riche et complexe aux réflexions sur les préoccupations des organisations environnementales transnationales, les politiques de protection de la nature ou encore la conservation environnementale.
Relations diplomatiques L’axe « relations diplomatiques » interroge l’ampleur et la dynamique des politiques étrangères qui émergent ou tardent à émerger entre la Caraïbe, le Québec et le Canada (Tennyson, 1994 ; Donaghy & Muirhead, 2008). D'une part, il convient d'explorer l'originalité des relations bilatérales construites sur le long terme, des liens historiques constitutifs de ces relations (ex. Haïti et Québec) au maintien de relations apaisées dans un contexte de tensions géopolitiques majeures (ex. Cuba et Canada –Rodriguez, 2004 ; Palacios Barrera, 2008). D'autre part, il s’agit de déchiffrer les implications communes et les « connexions diplomatiques » développées au sein d'organisations multinationales : Nations Unies, Caribbean Community (Basdeo, 1990 ; Khadan &Hossein, 2014), Commonwealth (Dosman, 1987), Francophonie (Lechaume &Waddell, 2004), OEA, etc. Ces alliances seront observées au prisme de la diplomatie en prenant pour axe transversal leur nécessaire inscription dans le jeu d'une gouvernance mondiale (Smouts, 1998 ; Jacquet,Pisany-Ferri & Tubiana, 2002 ; Lachapelle & Paquin 2004).
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Histoires et mémoires Cette thématique cherche à analyser la diversité des liens et des échanges historiques entre les Caraïbes anglophones, francophones, hispanophones et hollandaises d’une part et le Canada et le Québec d’autre part [XVIIe-XXe siècles]. Qu'elles soient économiques (Levitt, 1982, 2005), intellectuelles (Mills, 2010 ; Austin 2013), religieuses (LeGrand, 2013), académiques, artistiques, musicales, scientifiques, médicales (Duchesne 2009), culturelles ou encore sociales ou politiques, ces connexions transaméricaines témoignent d’une permanence et d’une diversité des échanges sur le temps long. Nous souhaitons ainsi explorer les différentes connotations que la «mémoire» prend dans ce contexte transnational.
Arts et littératures Translations, traductions, réceptions, échanges, intertextualités / intermédialités, impasses, appropriations et «méconnaissances porteuses », la section Arts et littératures sera l’occasion de nous interroger sur des domaines qui ont constitué des « passages » (Ollivier), des « territoires » (Glissant), des « écologies » (Nepveu), des « catastrophes » (Martelly), des « espaces clos » (Munro) ou des cartographies imaginaires de rencontre et de confrontation entre les Amériques, soit ceux des créateurs et de la création. Il conviendra, dans cette dimension littéraire ou esthétique, de réfléchir aux modalités de ces « échanges », tels qu’ils apparaissent dans les œuvres ; tels que l’écriture les élabore et que la lecture réussit (ou non) à les rendre lisibles.
3°/ Informations pratiques
Les communications seront organisées selon ces 6 axes thématiques sur l’ensemble du colloque. Les communicants potentiels sont invités à envoyer un résumé de leur proposition de communication d’un volume de 500 mots maximum, avec mention de cinq mots-clés ainsi que de l’axe dans lequel s’inscrit leur communication avant le 31 mars 2015 à l’adresse suivante :
[email protected]. Les chercheurs sélectionnés par le comité scientifique seront avisés avant la fin du mois de mai 2015 et devront par la suite soumettre un article d’environ 40 000 signes avant le 1er septembre 2015. 5
Désireux de faire dialoguer les travaux universitaires et les manifestations culturelles, le comité d’organisation encourage les propositions d’ordre artistique (arts graphiques et visuels, littérature, musique, etc). Ces dernières seront évaluées selon le même échéancier que les communications scientifiques et soumises à l’appréciation conjointe du comité scientifique et du comité d’organisation.
Nous vous remercions vivement de l’intérêt porté à cet appel et espérons sa large diffusion.
Lieu Carrefour des arts et des sciences de l’Université de Montréal – Salle C-3061 3150, rue Jean-Brillant, Montréal Échéancier 31 mars 2015 : date limite pour l’envoi d’un résumé de 500 mots maximum, accompagné de cinq mots-clés. Fin mai 2015 : avis d’acceptation ou de refus de leur proposition aux auteurs. 1erseptembre 2015 : date limite d’envoi d’un article d’environ 40 000 signes. 8, 9, 10 octobre 2015 : colloque « Canada-Québec-Caraïbe : connexions transaméricaines ». Comité d’organisation Marie-Noëlle Carré, post-doctorante en géographie à l’Université de Montréal et au CRE. Violaine Jolivet, professeure au département de géographie de l'Université de Montréal. Robin Médard, coordinateur du pôle Canada de l’Institut des Amériques.
Composition du comité scientifique Fred Constant, Ambassadeur de France délégué à la coopération régionale dans la zone Antilles-Guyane et professeur (détaché), Université Antilles-Guyane. Sabrina Doyon, professeure au département d’anthropologie, Université Laval. Catherine C. LeGrand, professeure au département d’histoire, Université McGill.
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Stéphane Martelly, Artiste et chercheuse (recherche-création) département de littérature de langue française, Université de Montréal. Frédéric Mérand, Directeur du CÉRIUM, professeur de science politique, Université de Montréal. Fred Réno, professeur de science politique, Université Antilles-Guyane. Sébastien Velut, directeur de l’Institut des Hautes Etudes d’Amérique latine (IHEAL) et du Centre de Recherche et de Documentation des Amériques (CREDA). Professeur en géographie, Université Sorbonne-Nouvelle Paris 3. Luisa Veronis, professeure en géographie, Université d’Ottawa.
Pour plus d’information :
[email protected]
Avec l’aimable collaboration de :
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