EVE EST REVENUE

May 25, 2017 | Autor: K. Joseph Richard | Categoria: Theatre
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THEATRE











GOMA 2016.

ET SI EVE ETAIT REVENUE

ACTEURS

MANGAWUNGENE : soldat de l'ONU emprisonné pour viol
BARUWANI : jeune enseignant de 25 ans emprisonné pour viol sur une élève.

TABLEAU I
(Dans une cellule de prison un homme couvert d'une couverture est allongé à
même le sol. Quand on entend crier dans les coulisses)
MANGAWUNGENE : Je suis innocent. Je suis innocent. Je suis innocent, Je
suis innocent…
(Un homme entre jusqu'au milieu de la scène. Il a dans ces mains une
couverture)
BARUWANI : (le dormant se relève et s'assoit en regardant avec dédain
l'entrant) J'aurai préféré que tu dises : « je suis clément, placide,
pacifique, hilaire, ou … autre chose qu'innocent. »
Qui est innocent ? Toi ? Toi ? Lui ? Elle ? Nous ? Vous ?qui est
innocent ? Qui désirerait être innocent? Surtout pas toi, ni lui, ni elle,
ni vous, ni non plus moi.
L'innocence est l'un des crimes grave contre l'humanité. Si tous, nous
devons être innocents l'humanité cesserait de vivre. Et si l'humanité
cessait de vivre, quelle serait notre responsabilité dans cette cessation ?

Bien sûr nous seront innocents et innocentes d'être innocents et innocentes
que l'humanité ait cessée d'exister ! Nous sommes innocents et innocentes
enfin de l'innocence (silence et réflexion).
Tous les innocents et innocentes que le monde a pu connaitre sont comme (il
étale les mains et montre son environnement). Ils ont une compréhension
(signes de la main comme serpentant). Ils ont des oreilles (Il met les
mains sur les oreilles pour les boucher). Ils ont un esprit (avec le pouce
et index montrant mince). Ils ont une langue (avec les mains en signe de
coupure). Les innocents, les innocentes, c'est certain, ils ne comprennent
rien à ce qui leur arrive. Pourquoi ?
Parce qu'ils n'ont rien entendu, rien dit, rien fait, rien, rien. Rien. Ils
sont des innocents et innocentes. Rien, ils ne sont rien.
Les innocents et innocentes, vous en avez des listes non exhaustives. (Il
s'agenouille et avec les doigts. il compte) Jésus fils de Miriam alias le
Christ, Gandhi dit le Mahatma, Martin Luther King surnommée la non
violence, Kadhafi Mohammad alias le dictateur, Hussein Saddam pendu le
bombardier, Patrice Emery Lumumba brulé communiste, et … Avant que les
doigts s'épuisent. Moi, baptisé le violeur.
(L'homme qui dormait se met à chanter une chanson traditionnelle : ref :
Iyakwe yoyo madimbe, mwa kalambayi.2x 1Bajika bayende wa ba Kapinga, mwa
Kalambayi. 2.Mukwata cikota, mukwata luenyi,mwa Kalambayi. Entraimede :Cidi
bucinyi cinaci Mwa Kalambayi ?iyaku, cidi bu mutu wa mpanga, mwa Kalambayi.
Cikuma eku cikuma eku mwa Kalambayi, iyaku. Cikuma bana ba bantu mwa
Kalambayi iyaku[1])
MAGAWUGENE : Les innocents et innocentes vous dis – je. Sont des imbéciles.
Ils n'ont rien. Ils sont rien. Les innocents et innocentes n'ont pas de
compréhension, pas d'oreilles, pas d'esprit, pas de langue. Les innocents
et innocentes sont dans la vie comme des morts. Donc dans la mort comme
dans la vie. Ils sont innocents.
Mais alors, du fait qu'ils sont innocents et innocentes dans la vie comme
dans la mort, dans la mort comme dans la vie. Donc c'est cela être
innocents et innocentes !
Les innocents doivent avoir un tord. Celui d'être la même chose partout. Le
tord que les innocents et innocentes ont, c'est d'être innocent.
BARUWANI : Moi, mon père et ma mère, mes frères et sœurs, voire les autres
m'avaient appelé Baruwani depuis la naissance.
C'était confortable, sympathique n'est ce pas ! Baruwani ça résonne, ça
chantonne, ça ... allume. (Tristement) Oui, Baruwani ça allume. Baruwani ça
allume. Baruwani c'est comme une allumette. Ça allume quand ça frotte.
Baruwani, Baruwa yani! Baruwani peut être ça provoque, ça …Oui Baruwani
ça allume, ça provoque, Baruwani ça peut innocenter ?
Je suis resté Baruwani vingt cinq ans durant. Baruwani, je suis resté dans
toute mon enfance. Baruwani sur terrain de jeux, de football, de
basketball, de handball, de volleyball, pitbull. Oh, non ! Baruwani,
j'étais. Ah ! Oui. J'étais Baruwani. (S'adressant à la salle). Suis-je
Baruwa ? Oh non !
(Baruwani chante une chanson mélancolique).(Tshiala muyombo2x.Muyombo wa
tshialamina. Tshiala muyombo kuwangata mwanebeee.Muyombo wa tshialamina.
Mwanebe mgwa bena tusuyi ngwa bena mieleee,muyombo wa tshialamina[2])
MANGAWUNGENE : La plus petite des choses qu'un homme civilisé doit faire
c'est d'abord la présentation. Il sert à quoi d'avoir le même nom que tout
le monde ? Le premier nom que J'ai crié en entrant ici, à l'école
primaire le maitre nous disait que c'est un nom commun. Il faut avoir un
nom propre. Un nom bien lavé de toute impureté. Un nom propre. (Il
s'approche et tend la main) mon nom propre est Mangawungene. Profession
peace keeper. (Prononcer : pisse kipar)
BARUWANI : (Il se lève et tend la main mais il est intrigué et parait
ébahi) Peace quoi ?
MANGAWUNGENE : Peace keeper. Ah ! Gardien de la paix. Soldat des nations
Unies en sigle UN. Soldat de l'ONU pour bien dire.
BARUWANI : Ah bon, l'ONU a évolué ! Il a pour le moment des soldats qui
gardent les prisonniers ! L'Organisation des Nations Unies ! Béni sois tu
Dieu de l'univers ! Je suis tombé dans une des meilleures prisons ! Avec un
gardien de paix pour moi seul dans une cage de prison.
J'ai cessé d'être Baruwani. Le jour du 28 avril 2006 quand je fus, avec
honneur, engagé comme enseignant à l'Ecole Communautaire de Bien être
Sociale (ECBES). Baruwani avait pris la ferme résolution de cesser d'être
Baruwani et de devenir innocent. N'est ce pas une bonne résolution ?
(S'adressant à la salle) Dites le moi très fort. Parfait. Le 28 avril 2006,
Baruwani est mort vive innocent, vive innocent, (il invite la salle avec
les mains en l'air) vive innocent…
MANGAWUNGENE : Ma vie est comme un livre d'or d'une institution. Il se
donne à tout le monde qui la visite. Chacun écrit ce qui lui plait. Elle
reste quand même ma vie. Jusqu'à ce qu'elle est remplit, on la met dans
les archives puis on la remplace. Tu es donc un enseignant, si j'ai bien
compris !
BARUWANI : Mais, elle, elle (avec les mains faisant signe de caresse et
admiration et adoration) elle savait que les innocents sont rien. Que les
innocents ! Elle, vous la verrez, elle. Elle ne peut pas clamer d'être
innocente. Elle a de l'esprit, des oreilles, de la compréhension. Elle (il
regarde dans la salle comme pour découvrir une personne, derrière dans les
coulisses). Elle, vous allez la voir. Elle a la langue. Elle (il coure à
gauche il coure à droite, va vers la salle cherche des yeux dans la salle).
Elle, vous allez la voir. Elle a des cheveux coupés comme à l'école ECBES.
Elle a une longue jupe, une blouse large, des pantoufles bleues. Vous
allez la voir. Elle ! Elle n'est pas du genre à être innocente. Elle a de
l'esprit éclairé.
(Il coure encore, va et vient)
Je vous la cherche, elle.
(Puis s'arrête comme déçus de n'avoir pas trouvé ce qu'il cherchait)
Elle savait tous des innocents, leurs forces, leurs faiblesses, leurs...
Elle connait cela comme on récite le chapelet. Avait-elle vu d'autres
innocents ? Ou les avait- elle innocenté. C'est vrai, elle les avait
innocentés.
MANGAWUNGENE : Comme moi, comme toi, comme vous, comme nous. Elle, je vous
jure, elle avait la compréhension, l'esprit, les oreilles, la langue et
surtout la vue. Elle avait vu que depuis son arrivée au poste de Mobayi
Mbongo, que j'étais innocent. (Il coure ça et là. Il s'arrête au milieu de
la scène).
Je désire vous la montrer (Puis il lève les mains et le baisse brutalement
retombées sur les cuisses)
Mon vieux, Eve est revenue.
BARUWANI : Raconte ! Les mêmes causes provoquent les mêmes effets. Je
pense comprendre pour quelle raison je bénéficie d'une garde rapproché de
l'ONU. C'est la manière la plus commode de faire amplement connaissance.
MAGAWUNGANE : (Il dépose sa couverture. se met au garde a vous en joignant
fièrement les pied et faisant un salut militaire) Mangawungene, Adjudant en
chef numéro d'immatriculation 0066MK, troisième bataillon, 1926e régiment
blindé d'appui déployé à Mobayi Mbongo depuis 2014 pour le soutien et la
stabilisation de la paix.
BARUWANI : A vos ordres mon Adjudant, repos.
MANGAWUGENE : il y a de cela trois mois, dans la province de Mobayi Mbongo,
sur une route de brousse. J'ai, dans mon tanker, ramassé entre les feux
croisés des démocrates et des républicains une famille. Je t'en fais la
peinture pour comprendre.
Un homme apparemment un père de famille traumatisé, battu et en lambeau
accompagné d'une femme sa chère épouse. Je me garde de t'en faire le
dessin. Imagine qu'elle était bel et bien au servir express des uns et de
autres pour assouvir la pression de l'arme. Deux gosses dont une fille de
…une fille (il fait signe des mains pour montrer les seins et les fesses)
une fille. Qui comme maman n'avait pas manqué à rendre la même besogne que
la maternelle tantôt chez les démocrates tantôt chez les républicains.
Toutes deux nues comme de vers de terre. Un jeune garçon agar. Qui semblait
vivre un film à la télévision en direct sur scène.
BARUWANI : N'est pas là le peuple pour lequel les démocrates et les
républicains se battent pour améliorer le vécu quotidien ?
MANGAWUNGENE : Monsieur l'enseignant, tu écoute ou je me tais ! Les civiles
sont désordonnés comme des cannetons. Ils vont dans tous les sens. Je ne
suis ni démocrate ni républicain. Je suis un soldat. Adjudant en Chef.
Je reviens à mon récit oui ou non ? (Baruwani fait oui de la tête).
A mon arrivée au camp, le premier reflexe était de cacher la nudité de la
mère et de la fille. Mon survêtement de sport a fait office pour la mère et
pour la fille, un de mes pantalons Jeans et un t-shirt nous tiraient de
l'embarras.
Baruwani, il faut être soit démocrate soit républicain pour éviter d'être
innocent comme moi. Les démocrates, les républicains et leurs acolytes
s'étaient servis sans permission ni ordre de la mère et de la fille en
toute quiétude. Mais alors, un Peace Keeper ! Un jour dans la soirée, je
suis revenu avec un cadavre d'un de mes soldats zigouillé par les
démocrates. J'ai eu le temps de le mettre en terre quand, dans mon
désarroi, dans la tente qui me servait de logis et bureau. Qui est ce que
je vois ?
BARUWANI : La mère ? La fille ? Si ce n'est l'une c'est l'autre.
MANGAWUNGENE : Tais-toi soldat, écoutes ! Tu déranges mon raisonnement. Les
deux si tu veux. La première c'était la maternelle. (Mimant la voix d'une
femme) Mes condoléances Chef. Nous avons appris la nouvelle de la perte de
l'un de vos hommes. Nous sommes très tristes et profondément choqués.
Comment des êtres humains peuvent ils agir de la sorte en votre égard ?
Vous sauvez les vies de leurs concitoyens mais ils s'en prennent à vous.
Quelle cruauté. Entre nous cela se comprend. Chacun tire la couverture de
son côté. Dans notre tradition on célèbre la mémoire du disparu par un
quantique comme pour lui rendre hommage : A mono nkondolo mpangi kani va
mpambu a nzila eee2x.e kandi yaya !, Eee yaya mono ee2x, yaya mono lu fwa
lua nkandi ngiena[3]2x.)
Chef, on aurait préfère faire le deuil avec vous pour vous consoler, mais
hélas, les devoirs de mère et épouse m'attendent. Les enfants viendront
vous tenir compagnie un moment de la soirée. Discite la dame à la fin de
son soit disant requiem en toute douceur.
La soirée, n'était qu'a quelque encablure d'heures. Je suis venue te
consoler. C'est maman qui m'envoi. Et la soirée commença jusqu'au matin.
Donc… je suis innocent.
BARUWANI : (Il éclate de rire à gorge déployée). Peace Keeper tu te croies
où. Ici c'est toi et moi. Il y a des expressions interdites céans. Des
expressions qui relèvent de l'opinion publique.
MANGAWUGENE : Arrêtes, arrêtes, monsieur l'enseignant. C'est quel niveau
dans la hiérarchie du pouvoir ton opinion publique ? C'est de la
constitutionnite ? la demoncratue,, la raison d'Etat, la…
BARUWANI : Mon adjudant Chèvre, il faut beaucoup d'effort à un homme des
armes pour devenir un homme moderne. L'opinion publique c'est la première
personne du pluriel au singulier. Tiens.
MANGAWUGENE : La première personne du pluriel au singulier ? C'est donc le
nous de majesté. Le nous qui cache « je » alors ? Un homme civilisé
lorsqu'il a le respect de lui et même celui des autres il commence tout
propos par « nous ». Ce n'est pas la première personne du pluriel au
singulier. Un enseignant ignorant ! C'est le nous de majesté.
BARUWANI : je ne parle pas de nous de majesté, mon Adjudant Chèvre. Je
parle de l'opinion publique. Il fallait poser la question comme en classe !
Qu'est ce que c'est la géographie ?
MANGAWUGENE : Le commun des vivants sans oublié les morts vivants pense
qu'un soldat c'est la gâchette tout simplement. Non et archifaux. La
géographie est une science qui étudie la description de la terre et…
BARUWANI : Stop! Et la geologie, geo graphenia, geo logos. Graphenia
écriture et logos science. L'opinion publique est une science qui étudie la
voix du plus fou, à la langue pendante, qui monte le premier sur la table
sans gène pour vociférer la sottise de son gré. Ceux qui montent sur la
table sont soit premiers citoyens soit premières dames. Mais ou sont les
derniers citoyens et les dernières dames?
MANGAWUGENE : Bah ! On peut le compter au nombre des soldats et des
enseignants. Bravo ! La voix du plus fou qui vocifère la sottise avec les
pieds plat et fermes sur la table. La folie au sommet du pouvoir ou le
sommet de la folie au pouvoir ? (l'autre se met a quatre patte a terre
quand son ami y monte de deux pieds) Tu montes sur la table sans aucun
gène. Mais la table c'est fait pour manger ou travailler ! Et ceux qui sont
autour de la table doivent être de la vermine, de la racaille, des
troupeaux des grenouilles et des carpeaux. (Celui qui est à quatre pattes à
terre ( Crao, crao). Et je suis sur ton dos cher enseignant. (Il descend)
BARUWANI : C'est ça la table dont on se sert pour vociférer! Les dos des
autres. Non les dos de… Exactement tu as trouvé juste. Les croa croa Cela
c'est la liberté d'expression. La liberté d'expression c'est faire l'écho
de celui qui vocifère. Sinon c'est un délit de presse. La liberté
d'expression est une science qui étudie les échos faits autour de la table
pour créer l'onde de la folie.
MANGAWUGENE : Coua, coua, coua, coua. Et si tu ne le faisais pas. Et si tu
veux donner conseil à ceux qui montent avec leurs pieds sur la table c'est
un délit de presse.
BARUWANI : Punissable d'au minimum 6 mois d'emprisonnement ferme. Tu dois
faire la même chose comme tout le monde. Sinon ta place est céans avec le
Peace Keeper . Connais-tu Jean Marie le stylo ? Il ne fait pas comme tous
les modes.
MAGAWUGENE : un stylo doit servir à écrire. Mais sur quelle table. Un stylo
ça ne vocifère pas. Un stylo écrit ce qui se dit et se passe. Mais c'est
fidele d'écrire avec un stylo. Si Jean Marie le stylo écrit donc pas de :
« eraser[4] ». C'est pour cette raison le WWF doit le protéger c'est une
espèce en voie de disparition. J'ai ramassé entre deux feux croisés des
démocrates et des républicains, une famille désorientée. Le père en
lambeau, la mère en larme, deux gosses une de 17 ans et l'autre de 5 ans.
Celle de 17 ans que maman dans toute sa bonté a envoyé consoler un Adjudant
en Chef qui venait de perdre un soldat. Puis la mioche de 5 ans qui nous
prenait toute notre pitance matin midi soir a clamé que mon soldat lui
demandait de porter un bidon d'eau de 5 litres. Maltraitance sur enfant a-t-
on conclut par l'Opinion publique. Mais l'eau était un sacrifice fait par
mes hommes pour la Tablée des visiteurs impromptus. Mon soldat est écroué
juste dans la pièce à côté. Quand on levait le camp, alors là, là, maman a
crié au viol !
BARUWANI : Eh ! Toi et tes hommes avaient fait la main basse sur la Tablée
Peace Keeper. Moi au moins c'était dans mon bureau fermé à clef par elle-
même. Demandes moi et la clef était tombé où ? (il tire sa chemise et
montre l'intérieur par le cou). Monsieur Baruwani la clef est tombée. Mais
la porte est fermée. Ne veux-tu pas ramasser la clef. Sinon les autres vont
penser que... Mon Adjudant en Chèvre ! Quand Eve te prend en captivité tu
dois défenestrer.
MAGAWUGENE : (il s'allonge les pieds vers l'autre) Monsieur cherche la
clef. (Baruwani passant par les deux jambes écartées comme si il veut
atteindre la poitrine mais se couche littéralement sur Manga). Et se fait
(baruwani se relève en ajustant ses habits, Mangawungene se relève avec un
grand éclat de rire et en mimant la voix de femme). Monsieur, tu as honte ?
Ce n'est pas la fin du monde. Cela arrive à tous les hommes. Il faut les
secouer de temps en temps. Ils sont devenus inertes, impassibles, inactifs,
peureux. Des carpeaux qui ne savent que coasser. Merci Monsieur et à la
prochaine. (Baruwani qui feignait d'être honteux éclat de rire) Peace
Keeper.
BARUWANI : (se met à chanter) Wandeya wandeyeee, ndeya tshia mu malongo. Tu
baleja mu malongoeee, ndeya tshia mu malongo ni mudi falanga yabu, ndeya
tshia mulongo. Twapamshi nshikuinayee olooo[5].
MANGAWUGENE : Eh ! Cher enseignant. Un gardien de paix ne fréquente pas les
maisons de civils. Il est affecté à un poste. C'est là a son poste que… oh
Eve ! Pourquoi ?
BARUWANI : Le voleur est celui que l'on prend la main dans la bouche. La
pomme d'Adam discite le créateur. (Il appelle) : Adam, Adamus, Adamare,
adamamus, adamis, adamamuntu. (Il tient ses habits en face de l'autre et
fait comme si il voulait avaler quelque chose de gros. Les yeux ton gros.
Manga est devant lui avec un doigt sur les lèvres)
MANGAWUGENE : Chut !chut ! Chut ! Chut !
BARUWANI : Hum ! C'est la femme que tu m'as donnée.
MANGAWUGENE : Chut chut chut chut. Laquelle ? L'émancipée, la promue,
l'autonome ou la paire ou l'égale ?
BARUWANI : Je suis nu. (Tous deux éclatent d'un grand rire et
s'entreillassent) MANGAWUGENE : Baruwa. Ils seront tous chassés du paradis.
Femme te désir se tourneront vers ton époux et…
BARUWANI : Mon Adjudant en Chèvre. Mon peace keeper, un gardien de la paix
et un enseignant nous sommes à la première loge. C'est le gay pride. Nous
en avons l'avantage. Chassés du paradis.
(Ils se mettent dos contre dos et récitent à tour de rôle)
MANGAWUGENE et BARUWANI : Emancipation, promotion, genre, autonomisation,
parité, égalité, harcèlement sexuel, viol, violence, Manga ! Baruwa ! Nous
y sommes. Suivez nous chers compères en ce lieu. (Ils récitent à tour de
rôle) Quitter la présidence, les ministères, les parlements, les marchés,
les écoles, l'armée, les champs … (Tous d'une voix) les foyers venez,
venez, venez. Ce lieu est le seul qui nous vous reste. (Ils vont sans se
regarder chacun dans sa direction dans les coulisses)

TABLEAU II

(On crie depuis les coulisses :Mangawungene x, puis apparait Baruwani sur
scène)
BARUWANI : Mangawugene où es tu ?
MANGAWUGENE :(Sortant du côté opposé) Pour quelle raison ?
BARUWANI : C'est une réponse ou une question Manga?
MANGAWUNGENE : Le deux. Surtout pour éviter que tu te mettes à discuter des
choses que tu ne comprends pas du tout.
BARUWANI : Non, Manga ! Cette fois ci c'est une révélation. Je t'assure une
révélation.
MAGAWUNGENE : Quoi ? Une révélation ! C'est une révélation de la misère ou
la misère de la révélation. La prison donne des mirages. Ta révélation est
vieille de combien d'année. ?
BARUWANI : Mangawungene ! Mangawu, Manga. Mon Peace Keeper personnel ! Un
soldat se fait pour être commandé. Un soldat c'est incrédule comme un
soulier. Un soldat c'est…cette fois ci je t'aurai converti à quelque chose.
Vraiment tiens le pour dit.
MAGAWUNGENE : Convertir un soldat de l'ONU ! Pour devenir quoi ? Je suis en
prison à cause d'elle ! Accusé pour viol sur … une mine d'or.
BARUWANI : Manga, mon soldat personnel de l'UN, Eve est revenue.
MAGAWUNGENE : Dors – tu ? Quoi encore ? Tu l'a vu où ta Eve ? Baruwa,
Baruwa, c'est un mauvais cauchemar. Juste un mauvais cauchemar.
BARUWANI : Manga, pisse qui part. Eve est de retour c'est une certitude, un
témoignage.
MAGAWUNGENE : Ah ! Voici que tu deviens témoin de Jéhovah en prison. Aucune
congrégation ne saurait t'accorder une petite oreille sachant que tu as été
condamné pour viol. Que ce soit viol avec violence ou viol avec douceur,
Viol avec massage, Viol égal viol.
BARUWANI : Manga, ne discutes pas de ce que tu ne saisies ni les tenants ni
les aboutissants. Les choses pour lesquelles tu n'as aucun repère. Sais tu
que :
Un témoin de Jéhovah est un adventiste
MANGAWUGENE : Acceptons cela
BARUWANI : Un adventiste est un protestant convaincu et convainquant,
MANGAWUGENE : je mettrai ma main au feu pour une telle vérité.
BARUWANI : Un protestant est un catholique révolutionnaire, maltraité et
mal compris,
MANGAWUGENE : Si lui-même ne sait pas s'exprimer demandera t-il à qui de le
bien comprendre. Il lit la biblos, bibliothèque à l'envers.
BARUWANI : Un catholique est un juif. Un juif est un fils d'Abraham. Un
Abraham est un hébreu. Un hébreu est un Babylonien. Un babylonien est un
Arabe d'Irak. Un Arabe est un terroriste donc un terroriste est un témoin !
Ah ! Manga, Mangawungene. Mon Adjudant en chèvre. Mon Pisse qui part. (Il
fait le geste d'une personne qui pisse)

MANGAWUNGENE : (il s'adresse au public le dos tourné a son ami) N'est ce
pas ce que je disais ! Un mirage ou une révélation ? Un Abraham est un
hébreu de l'Irak ! Si les hébreux sont Irakiens, ils ne peuvent pas êtres
juifs. Les juifs sont Irakiens et les hébreux sont arabes. A moins en ce
sens, les arabes sont des terroristes et les terroristes sont des témoins.
Tu veux dire que.., les terroristes sont des témoins de Jéhovah ?
BARUWANI : En quelque sorte. Tu vois Manga. Les témoins sont toujours des
témoins. Ceux de Jéhovah vont de porte à porte dire aux malaimés que Jésus
fils de Miriam les aime. Ils témoignent de cet incommensurable amour.
MANGAWUNGENE : Au moins lui ! Que malheureux trouve plus malheureux que lui
pour souffrir peu. Quand je pense au malheur de ce jeune homme fils de
Miriam, je déteste que ses témoins n'arrivent pas devant cette prison.
BARUWANI : Manga, les terroristes témoignent pays par pays, province par
province, avenue par avenue, maison par maison, par hôtel et restaurant
l'incommensurable injustice dans le monde. Néanmoins, ils ne sont jamais
mis en prison, comme le fils de Miriam, ils s'en vont directement au
paradis.
(Ils entonnent une chanson religieuse à genou les mains jointes pour
Baruwani et la tête au sol pour Mangawungene : compte les joies de chaque
jour).
MANGAWUNGENE : Ils témoignent quoi tes terroristes ?
BARUWANI : Ils témoignent, cela dépend ! De la grande justice du capital
dans le monde. Il y a ceux qui ne manquent jamais de rien et ceux qui ne
trouvent jamais rien. « Bengine aba kosake, bengine aba patake[6] ». (Il
chantonne). Donnez nous seigneur un cœur nouveau, met en notre cœur un
esprit nouveau. Devant l'injustice si je n'ai rien fait. Je serai complice
de tous ces méfaits, des tous ces méfaits. 2x (Il reprend la première
strophe avec son ami)
MANGAWUNGENE : Non, non, non Baruwa. La majorité des enseignants est
composée des extrémistes qui empoisonnent et corrompent les esprits des
enfants. Dites aux enfants de chanter. (Il bat la mesure pour le public)
J'irai vers la montagne ou tu m'attends seigneur. J'irai vers la montagne
là haut dans ta maison.2x C'est quoi le premier couplet encore Baruwa?
(Baruwani boude et lui tourne le dos)
MANGAWUNGENE : Nous vous confions notre descendance pour l'enseigner. Vous,
vous vous détournez de votre tache. Oui ! Vous faites l'éducation.
Cieleka[7] ! Faites votre travail et tout le monde sera en paix. Baruwa,
une lettre ne corrige pas les erreurs de l'écrivain. Une lettre c'est une
copie conformément conforme à la société qui en est l'auteur.
BARUWANI : Manga ! (il le regarde avec pitié) Pisse qui part, (Il fait le
geste de pisser) gardien de faim, Adjudant en chèvre, que ton âme repose en
paix. Un enseignant enseigne. Un éducateur éduque. Où sont les éducateurs ?
Papa est au bureau du lundi à lundi, du matin au soir. Maman est au boulot
de minuit à minuit huit jours sur sept. L'éduqué est à l'école depuis 6
mois à 66 ans. A ton avis l'enseignant fera quoi ? Il cumule.
MANGAWUNGENE : (il chante en mimant les pas cadencés) A l'école je
reviendrai demain sans souci avec la joie au cœur. Demain je reviendrai
demain (4X) Il cumule quoi ?
BARUWANI : Il cumule l'enseignement et l'éducation. Pour le premier il est
le mal payé et pour le deuxième il est le mieux puni.
MANGAWUNGENE : Baruwa, et tu as fais le deux !
BARUWANI : Bah !..... Un peu oui
MANGAWUNGENE : un peu oui ? Ou oui ? Tu as outrepassé la mesure pour faire
l'éducation même sexuelle ? Je comprends pourquoi que tu es ici. Tu as
gouté à la pomme d'Eve.
Tous deux : (chantant)
1. Puisqu'on est fous, puisqu'on seuls. Puisqu'ils sont si nombreux.
Même le capital a prit part pour eux.

Ref : Je m'aimerai quand même te dire toutes les bombes que je pose c'est
le désespoir qui me les fait poser.
2. Puisqu'on vivra ici tous les deux. Puisqu'on est pauvre, puisqu'on est
gueux, puisqu'on est les derniers. Même la nature a pris part pour eux

Ref : Je m'aimerai quand même te dire toutes les bombes que je pose c'est
l'injustice qui me l'a inspirée
3. On dit premier citoyen et première dame. On parle des ministres et des
députés. Même la justice a pris part pour eux.

Ref : Je m'aimerai quand même te dire toutes les bombes que je pose c'est
le désespoir qui me les fait poser.
4. Faites un tour venez dans les bas quartiers. Vous verrez que la
misère, la faim et les désespoirs. Même la maladie a pris part pour
nous.

Ref : Je m'aimerai quand même te dire toutes les bombes que je pose c'est
l'injustice qui me l'a inspirée.
5. Dites du courant, dites de l'eau et…

TOUS DEUX : (s'adressent au public) Eh ! La chorale, il est temps de nous
laisser dormir. (Chacun va de son côté) RIDEAU.

FIN.



-----------------------
[1] Viens voir mère de Kalambayi, on enterre le mari de Kapinga. Il tient
la basilique dans la main. C'est comme quoi mère de Kalambayi ? C'est comme
la tête d'un rat. Ca frappe à gauche et à droite. Ca frappe même les
enfants d'autrui.
[2] Ciala ma sœur, vient cherche ton enfant. Ton enfant est de la tribu des
haches et des machettes.
[3] Je n'ai pas de parent. C'est ma mort.
[4] De l'anglais Gomme
[5] Ndeya des basins, qu'on leur montre dans les basins s'il y a leurs
argents. Incline et fait voir.
[6] Reddy AMISI: "injustice"
[7] Une exclamation

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AUTEUR
Joseph Richard KABASELE DYCKOBA
Ingénieur des travaux statistiques
Analyse et politique économique
Master en économie de développement
E-mail :[email protected]


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