Recension de : O. de Cazanove et alii, Civita di Tricarico II, 2014, Revue Archéologique 2016/1, 230-234

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dans la partie orientale, elles circulent abondam‑ ment dans toute la Sicile (voir par ex. les cartes de M.  Puglisi dans Fr. de Callataÿ [éd.], Quantifying Monetary Supplies in Graeco‑Roman Times, Bari, 2011, p. 190). Les monnaies puniques, largement représentées à Monte Iato, font spécialement l’objet d’analyses. Par ex., à partir de la concentration des trouvailles, S.  F.‑K. soumet des hypothèses d’attribution pour certaines émissions anonymes, telles que l’émission tête masculine/crabe (no 274‑276) à Motya (?), ou celle tête féminine à g./cheval cabré (no 45) à Éryx. Quant à leur présence en nombre sur le site d’Iai‑ tas, cette abondance, qui témoigne d’un lien avec ces populations, est plus le reflet d’une affiliation politique qu’une indication culturelle ou identitaire (p.  708) ; d’ailleurs, on n’a pas retrouvé d’autres signes de la culture punique à Monte Iato. La dispa‑ rition de ces monnaies puniques est le résultat de la conquête romaine. Les monnaies de la période de la domination de Rome sont divisées en trois phases qui reflètent les différentes étapes du contrôle romain. Lors de la première période, entre les guerres puniques et le début du iie  s. (220/210‑190/170 av. J.‑C.), des monnaies romaines furent d’abord apportées en Sicile. À Monte Iato, on a retrouvé 38  ex. frappés avant 208 av. J.‑C., dont le plus ancien est un qua‑ drigat anonyme (RRC 30/1, no 1183). Puis, à par‑ tir de 214‑212, des monnaies commencèrent à être produites en Sicile suivant l’étalon romain et en

reprenant ses types. C’est également à ce moment que des monnaies des Mamertins commencent à circuler en Sicile occidentale (58  ex. à Monte Iato, no  206‑263). La phase  II, entre le début du iie s. et la première guerre servile (190/170‑130/120 av. J.‑C.), est caractérisée par une prédominance des monnaies romano‑siciliennes (pour lesquelles S.  F.‑K. annonce une étude de coins en cours, p.  722), présentes dans plusieurs contextes strati‑ graphiques, ce qui permet d’en préciser la chrono‑ logie. Elle souligne le statut différent des émissions de Iaitas, qui portent simultanément le nom d’un magistrat romain et l’ethnique de la cité. Lors de la phase III, de la première guerre servile à la fin de la République (130/120‑30/20 av. J.‑C.), un change‑ ment fondamental s’opère à la fin du iie s. av. J.‑C. ou au début du ier s. au plus tard, lorsque la frappe du bronze, jusqu’alors sous le contrôle des magis‑ trats romains, passe sous la responsabilité des cités. Les émissions romano‑siciliennes sont alors rempla‑ cées par des émissions locales portant leur ethnique. Dans son ensemble, le travail de S.  F.‑K. est remarquable et riche à plusieurs niveaux. Les apports sont nombreux et la documentation qu’elle présente sera utile à tous les chercheurs qui s’inté‑ ressent à l’histoire numismatique de la Sicile. Louis Brousseau, Numismatique Louis Brousseau, 2051, bd Laurier, CA‑Québec, QC, G1T 1B7 [email protected]

Cazanove Olivier de, Feret Sophie, Caravelli Anna Maria, avec la collab. de St.  Bourdin, M.  H.  Crawford, M.  Dewailly, Civita di Tricarico  II : habitat et artisanat au centre du plateau (coll. ÉfR, 483), Rome, ÉfR, 2014, 1 vol. 17 x 24, 262 p., 206 fig. ds t. dont 2 dépl. Le deuxième volume des fouilles de Civita di Tricarico en Basilicate publie les vestiges et le mobi‑ lier du secteur situé au centre du plateau, qui com‑ prend notamment la « maison des moules » et sa voisine la « maison S », ainsi que leurs prédécesseurs, surtout la « maison  M » et ses constructions voi‑ sines. Parallèlement, comme l’indique le sous‑titre du volume, cette publication fournit, outre une chronique substantielle de la fouille (1996‑2002),

deux chapitres (OdC) qui traitent de la question de l’identité de la ville antique et de l’organisation urbaine, en élargissant et approfondissant ainsi des aspects déjà abordés dans le vol.  I. Les chap.  iii et  iv (OdC) étudient les vestiges et l’architecture des deux bâtiments. La suite est dédiée au mobi‑ lier significatif des contextes explorés : les moules et les terres cuites, provenant notamment du portique de la « maison  I » (chap.  v : SF, MD), la vaisselle

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230          Comptes rendus bibliographiques

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céramique et le reste du mobilier du puits du sec‑ teur  HI (chap.  vi, AMC). Des appendices (SB, MHC) aux chapitres ou à l’ensemble du volume traitent d’un matériel plus spécifique (métal, mon‑ naies, etc.). Enfin, le volume comprend 10  p. de bibliographie (p. 241‑251). Dans le chap. i (OdC ; p. 7‑28), l’a. revient sur la question du nom de la ville et de la communauté, en réélaborant son hypothèse exploratoire d’il y a six ans et en considérant une vaste documentation. On apprend au cours de cette riche démonstration que d’après l’hypothèse du toponyme Kerbanos, attesté par une source byzantine du tout début du xie s. (p. 11‑12, n. 24, où les iotas souscrits des datifs manquent curieusement), un castellum désert (ἐρεμοκαστέλλιον) devrait probablement être reconnu dans les vestiges antiques de S.  Chirico Nuovo, voisin. Toutefois, l’a. souligne judicieu‑ sement que, même si aux yeux des Grecs et des Romains l’agglomération fortifiée de Tricarico fai‑ sait partie des ignobilia oppida Lucaniorum, ce n’était pas malgré tout une communauté anonyme. Après un passage en revue des documents modernes et récents, et un examen détaillé de la topographie et de la toponymie, une nouvelle piste semble s’imposer à travers la comparaison historique et à la lumière des testimonia et des realia locaux : les timbres Fε.Καρ sur les tuiles du site indiquent clairement l’existence d’une vereia (abrégée Fε), d’après les nombreuses attestations en milieu osque (fig.  20), dont le nom proprement dit était indiqué par la deuxième abréviation (Καρ). Un des toponymes récents, attesté dès les années 1870 (Canrelo/Carnaletta), pourrait effectivement pro‑ venir de la fossilisation du nom antique, mais l’a. préfère, encore une fois, rester prudent. L’étude de l’aménagement spatial intra muros et de sa périodisation (chap. ii, OdC ; p. 29‑49), avant de servir de base à une comparaison avec les habitats italiques contemporains, met en exergue la nature et les particularités de l’occupation du site. Outre les fouilles systématiques, l’évolution de la connais‑ sance repose sur des prospections géophysiques étendues mais aussi sur des analyses de photogra‑ phies aériennes récentes. Toutefois, l’a. présente les résultats avec modération : pour l’instant il n’est question de décrire la « ville » et son « urbanisme » que très partiellement. En effet, il s’avère qu’à côté de l’acropole du plateau, qui semble occupée tout

au long de la vie de l’établissement (I‑IV, allant du milieu du ive s. au début du ier s. av. J.‑C.), l’occu‑ pation commence également au sein de l’enceinte intermédiaire vers le milieu du ive s. (I) et se déve‑ loppe lors d’une deuxième phase (IIa‑b), avec des agrandissements des plans et des dépendances des maisons à pastas initiales : cette connaissance repose notamment sur le secteur fouillé et prospecté le long de la « rue méridionale », dont la chronologie pourrait être appliquée ailleurs ; les phases III et IV concerneraient seulement le secteur de « la mai‑ son du monolithe ». La troisième ceinture, très peu occupée, pourrait — devrait — correspondre à des espaces de pacage et de pâture. Le secteur de la « maison des moules » est ensuite présenté de manière détaillée dans ses deux phases et sous‑phases (chap.  iii, OdC ; p. 51‑89), d’abord, dans son état initial, le puits (qui reste anonyme dans la nomenclature des structures) avec son por‑ tique N, ensuite la « maison M » (son prédécesseur), mais aussi les constructions partiellement obser‑ vées, notamment les bâtiments  O et  Q, situés res‑ pectivement à l’est et à l’ouest de la « maison M », prolongée plus tard, quant à elle, du côté sud par le portique  H. La « maison des moules » restera la seule construction du secteur lors de la dernière phase, à côté d’une autre construction importante (« maison S »), très partiellement observée. La « mai‑ son M » a connu deux états entre le début de l’occu‑ pation du plateau et la première moitié du iiie s., le portique H ayant été rajouté lors du deuxième état. Son plan initial (sans  H) et celui des autres bâti‑ ments du secteur font l’objet d’un commentaire plus étendu, étant classés par l’a. dans le type « à pastas élémentaire ». Les modules sont calculés sur la base du pied osque (0,2749 m), avec des adaptations. Il s’agit d’un plan bien connu, formant grosso modo un carré à trois pièces, deux petites, sur la moitié arrière, plus ou moins carrées elles aussi, donnant sur un portique transversal désigné comme pastas. Ce plan est déjà bien attesté à Tricarico (maisons D et  E, etc.), étant également utilisé dans la « mai‑ son Q ». Quant à la « maison M » (23,04 x 11,07 m), elle en constitue une version dédoublée, puisque quatre pièces, plus ou moins carrées, sont groupées derrière un seul portique. Des versions « intermé‑ diaires », à trois pièces, sont également connues à Tricarico, dont la maison I (« maison des moules »), mais il en existe aussi des occurrences ailleurs dans

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Comptes rendus bibliographiques           231

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l’horizon italiote. Il serait intéressant de souligner au passage l’existence de ce plan en Grèce égéenne, pour des construction aussi bien privées que publiques et/ou sacrées, dès le vie sinon le viie s., en Attique (Oropos, Thoricos, etc.), dans les Cyclades (Despotiko, Naxos) ou en Grèce du Nord (Thasos, Argilos), et plus tard dans des sanctuaires, comme à Delphes ou dans le sanctuaire de Déméter à Corinthe. Il s’agit d’une organisation beaucoup plus simple que le type à pastas d’Olynthe. Toutefois, la « maison  M » témoigne d’une originalité propre, puisque les trois pièces orientales présentent une communication interne formant un ensemble inté‑ ressant, désigné ici comme exèdre, et que l’a. met en parallèle avec des exemples célèbres, comme le palais de Vergina qui en offre deux versions monu‑ mentales (avec vestibule, au milieu, et deux andrônes avec mosaïque). L’importance de l’exèdre est souli‑ gnée par une entrée monumentalisée possédant un seuil en blocs taillés et deux supports ; de plus cet accès se situe dans le même axe que l’entrée de la pastas. N’hésitant pas à comparer cet ensemble aux hestiatoria grecs, entre autres en raison de l’exèdre, l’a. refuse néanmoins d’y voir un ensemble public ou sacré, d’autant que le plan initial n’est qu’une version agrandie d’un plan bien répandu sur le site, tout en soulignant avec raison que ce sont les « hes‑ tiatoria qui reproduisent des plans de maison, non l’inverse » (p.  83). Le mobilier céramique va dans le même sens. L’ajout du portique H et l’aménage‑ ment de la cour du nouvel ensemble en L apportent certes une plus grande spécialisation des espaces, mais sans changer pour autant la nature de l’occu‑ pation. Cette évolution est, elle aussi, bien observée dans les maisons de Tricarico (« maison du mono‑ lithe », maison QJ, etc.). La phase  II du site (chap.  iv, OdC ; p.  91‑122) est représentée par la «  maison des moules  » (=  maison  I), établie après la fin des « maisons  M et  Q », dont le terminus post quem est placé vers 280‑250 av. J.‑C., et détruite vers 200 ou peu avant. Son plan grossièrement rectangulaire, qui se rap‑ proche du trapèze (16,80  x 11,25  x 85  m, soit 199 m2), est également un plan à pastas « centré sur le puits préexistant, qui apparaît ainsi comme le vrai point focal de la nouvelle habitation » (p. 97). Les trois pièces donnent toutes directement sur la pastas ; celle du milieu (3) possède un foyer, celle du nord‑ouest (2) abriterait un complexe bain‑cuisine, alors que

celle du nord‑est (4) pourrait correspondre à l’andrôn. L’équilibre spatial entre pièces et pastas traduirait‑il un équilibre fonctionnel entre espaces spécialisés et pastas multifonctionnelle ? Les autres bâtiments à pastas de Tricarico, plus anciens, de même que la « maison M » dans son premier état, ne permettraient de l’affirmer qu’avec modération, mais dans le cas de la « maison des moules » les indices matériels appa‑ raissent plus clairement. En outre, certains éléments permettent d’imaginer un étage sous les combles. Outre le mobilier utilitaire de la « maison des moules », notamment la céramique d’usage quotidien présentée au fur et à mesure de l’exposé précé‑ dent, cet ensemble a livré la trouvaille éponyme (chap. v, SF et MD ; p. 123‑194). Des 156 pièces recueillies, retrouvées majoritairement dans la pas‑ tas (75 %) ou, à un moindre degré, juste devant (20 %), 75 sont des moules. Les fouilleurs sup‑ posent que l’assemblage résulte d’un ensemble stocké à l’étage, dans des sacs ou des paniers, et dispersé à la suite de la destruction‑démolition. Cette explication, plausible, n’est pas la seule envi‑ sageable, d’autant que l’existence d’un étage est probable mais non assurée. Les moules servaient à reproduire une trentaine de statuettes, deux reliefs, dix bijoux et deux poinçons. De même, les positifs aussi bien que les moules se divisent en deux groupes : d’une part, des figures humaines et animales et, d’autre part, des éléments de parure. Le catalogue réunit 144 pièces, moules et tirages, dont le lieu de trouvaille est utilement reporté sur un relevé de plan accompagné d’une légende bien illustrée (fig.  111) ; ce catalogue est bien détaillé et les illustrations sont riches et claires. Le figuré et le non-figuré coexistent, constituant un répertoire pauvre dans le cadre d’un atelier dérivé. En l’état actuel de la recherche, la diffusion de la production ne peut pas être déterminée puisqu’aucune trou‑ vaille de terres cuites de Tricarico n’est associée à cet atelier, encore moins à l’extérieur. Toutefois, comme les a. le soulignent, la destination funéraire semble plutôt convaincante. Outre les terres cuites figurées à répertoire d’origine hellénique et dont les outils sont des surmoules de énième généra‑ tion, les éléments miniatures destinés à la confec‑ tion de colliers ou à la reproduction d’accessoires suggèrent une production orientée vers la parure. Au‑delà, en l’absence d’assemblages significatifs sur le site, l’usage concret de cette production ne

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pourrait donner lieu qu’à des spéculations. De son côté, le fonctionnement de l’atelier pose d’autres questions, à l’instar de nombreux contextes en Grèce et ailleurs en Méditerranée, en particulier les trouvailles de moules en contexte « domes‑ tique ». Dans la conclusion (p. 236 sq.), les a. envi‑ sagent avec raison le morcellement de la chaîne opératoire de la coroplathie, surtout en milieu urbain, et, plus largement, son intégration au sein de celle de l’argile. Cette observation est encore plus valable pour l’époque hellénistique, lorsque les ateliers de production moulée acquièrent une autonomie économique et spatiale plus impor‑ tante qu’auparavant. La concentration ou la dispersion de la chaîne opératoire dépend de plu‑ sieurs facteurs tels que le milieu social et spatial, l’existence ou non de potiers permanents sur le site, la place de la production artisanale au sein de la communauté, la spécialisation ou la polyva‑ lence des activités des ménages, etc. De ce point de vue, il est bien plausible, comme suggéré par les a., qu’il s’agisse d’un ensemble d’outils répondant aux besoins d’une seule commande, étant donné aussi les témoignages, ailleurs, de nombreuses sépultures livrant parfois jusqu’à des dizaines d’objets tirés des mêmes moules. Toutefois, ce genre d’hypothèse reste toujours fragile en l’absence de données concrètes. La fragmenta‑ tion spatiale implique une bonne part d’inconnu qui, dans le cas de Tricarico, n’est pas restituable, faute d’autres contextes artisanaux. Mais avant tout, la production coroplastique est censée être répétitive par nature et, dans le cadre d’une pro‑ duction à vocation funéraire, aussi répétitive que la mort elle‑même qui, dans l’Antiquité, frappait parfois à grande fréquence toutes les classes d’âge. Le caractère répétitif concerne aussi la production votive, mais dans un rythme périodique et saison‑ nier. Par conséquent, le caractère exceptionnel de l’assemblage ne correspond pas forcément à une utilisation exceptionnelle ou occasionnelle. Le dernier chapitre (chap. vi, AMC  ; p. 195‑212) est consacré au matériel, surtout céramique, du remplissage du puits, qui est l’élément le plus ancien du secteur et qui continue à fonctionner pendant la période de la « maison des moules » à laquelle il est associé. Il continuera même après la fin de celle‑ci, probablement jusqu’à la fin du iie s., malgré l’abandon presque total de la ville basse.

La céramique du puits comprend notamment des catégories et des formes d’usage quotidien, aussi bien de table, de banquet, que culinaire. Le mobi‑ lier métallique et les monnaies sont peu nombreux (p. 213‑214). La publication comprend encore, en appendice, le tableau des unités stratigraphiques de la fouille, également reportées sur trois planches de relevés, privilégiant ainsi une vision synchrone de la stra‑ tigraphie, sans proposer de diagramme Harris, puisque la succession des états architecturaux et les couches associées se regroupent clairement autour des deux phases principales et de leurs sous‑phases et états (p. 215‑232). Enfin, la conclusion (p.  233‑239) reprend avec clarté les principaux résultats et répond, du moins « provisoirement » (p.  238), à certaines questions centrales. Cette démarche est confortée par l’état de la documentation, exceptionnel pour une agglo‑ mération italique. Dans cette optique, la réponse à l’hypothèse d’un habitat nucléaire est négative, d’autant que les secteurs explorés montrent une organisation à tendance orthogonale. À la notion de « noyaux » les a. préféreraient celle de « quar‑ tiers » ou de « bande bâtie », avec toute l’ambiguïté que ces termes comportent, tout en restant plus neutres que « zone ». La prédominance de la « mai‑ son à pastas élémentaire » est un élément représen‑ tatif du site. Malgré sa grande diffusion en Grèce, dans le monde italique et ailleurs en Occident, ce type de plan demeure malgré tout peu répandu dans le reste de la Lucanie. Le rôle polyfonctionnel de la pastas est souligné, de même que la présence de pièces spécialisées (foyers, bain‑cuisine, andrôn etc.), mais toujours avec prudence. En revanche, l’identification d’étages reste problématique, sans attestation irréfutable. Il s’avère encore moins aisé d’intégrer les vestiges de production coroplastique dans une logique globale, puisqu’il s’agit de la seule activité artisanale attestée et, de plus, d’un type de production qui n’exige pas de moyens de production groupés ; les différentes étapes peuvent être réalisées de manière indépendante tout en nécessitant l’existence d’un artisanat céra‑ mique sur le site. On peut malgré tout admettre qu’il s’agit d’une activité prenant place au sein de l’habitat. La proximité de l’habitat et de la produc‑ tion avec un lieu de culte urbain est judicieusement soulignée et fournit un élément qui doit être pris

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Giorgos Sanidas, Université Lille 3 SHS ‑ UMR 8164 ‑ HALMA, Rue du Barreau, BP 60149, F ‑ 59653 Villeneuve d’Ascq Cedex. giorgos.sanidas@univ‑lille3.fr

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Fontana Federica (dir.), Sacrum facere. Atti del I Seminario di Archeologia del Sacro (Trieste, 17‑18 febbraio 2012) (Polymnia – Studi di Archeologia, 5), Trieste, EUT, 2013, 1 vol. 17 x 24, 294 p., 47 p. de figures, 10 planches. Il volume raccoglie i testi delle relazioni presentate al Seminario di Archeologia del Sacro organizzato a Trieste da Federica Fontana nel febraio 2012, primo di una serie di incontri a cadenza annuale giunti ora‑ mai al terzo appuntamento (il quarto è programmato nell’ottobre  2015), a conferma del rinnovato inte‑ resse che la sfera religioso‑sacrale in tutti i suoi vari aspetti sta suscitando ormai da diversi anni presso gli antichisti, come testimonia la quantità delle pubbli‑ cazioni che, a partire dal lavoro seminale di J. Scheid (La religion des Romains, Paris, 1998), e per limitarsi al solo mondo romano, nell’ultimo quindicennio appare in continua cre­scita, fra numerosissimi studi di argomento specifico ma anche, significativa‑ mente, opere di sintesi di alto livello (J. Rüpke, Die Religion der Römer: Eine Einführung, München, 2001; J.  Rüpke [ed.], A Companion to Roman Religion, Malden, MA, 2007; J.  B. Rives, Religion in the Roman Empire. Blackwell Ancient Religions, 2, Oxford, 2007; L. Bredholt Christensen, O. Hammer, D. A. Warburton, The Handbook of Religions in Ancient Europe. European history of religions, Bristol, 2013). D’altronde, come S.  Crippa scrive nella Premessa, lo studio di qualsiasi contesto culturale è inevitabil‑ mente destinato a essere gravemente incompleto, e dunque scientificamente inadeguato, se non viene ampliato a considerare i vari aspetti della religiosità e del sacro; da tale consapevolezza (evidentemente diffusa nella comunità scientifica internazionale, come indica la nuova serie di studi Contextualizing the Sacred, curata da E. Frood e R. Raja, di cui nel 2015 è comparso il quinto volume) trae origine l’iniziativa triestina, che si propone specificamente di considerare il complesso di evidenze e di valori materiali connessi con la ritualità. Nel suo contributo introduttivo (“Archeologia e ‘sacro’: le ragioni di un incontro”), F.  Fontana

ricorda che il sintagma sacrum facere non significa solamente ‘rendere sacro’ mediante le procedure di dedicatio e di consecratio, ma designa anche l’atto concreto di ‘fare il sacro’; di qui, l’esigenza di un incontro fra studiosi impegnati in un’archeolo‑ gia che prenda in considerazione tutte le evidenze riconducibili all’ambito religioso‑sacrale (l’impor‑ tanza di determinare con precisione l’ambito d’indagine dell’archeologia del sacro viene ribadita con forza anche da J.  Scheid nelle considerazioni che concludono il volume). Uno studio metodolo‑ gicamente corretto della cultura materiale e della topografia dei luoghi di culto (il cui inventario appare oramai una necessità prioritaria) richiede però l’apporto teoretico degli storici delle religioni, innanzitutto per scongiurare il rischio di cadere nell’ambiguità concettuale o nell’inesattezza termi‑ nologica; programmaticamente, il volume si apre con la relazione di I.  Chirassi Colombo (“Sacer, sacrum, sanctus, religiosus. Valutazioni e contraddi‑ zioni storico‑semantiche”), che, producendo una panoramica della storia degli studi sul tema e consi‑ derandone gli aspetti linguistici, mediante una serie di puntualizzazioni etimologiche e semantiche che concorrono efficacemente a chiarire il lessico del sacro, costituisce una valida prefazione teorica ai saggi archeologici che seguono. Il primo degli studi del volume propriamente dedi‑ cati a materiali e/o contesti archeologici si deve a O. de Cazanove (“Ex voto anatomici animali in Italia e in Gallia”): sulla base di un confronto fra gli ex voto anatomici di animali dal fanum galloromano della foresta di Halatte e altri simili di provenienza italiana e di età mediorepubblicana, e col supporto di un passo del de agricultura catoniano, lo studioso pro‑ pone convincentemente di considerarli come offerte periodiche di accompagnamento per voti pro bubus

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en considération. L’organisation des fonctions et du bâti au sein du secteur de « la rue méridionale » sera à nouveau examinée dans le cadre du prochain volume des fouilles de Tricarico, sous le titre Civita di Tricarico III. Le sanctuaire P et l’entrepôt R.

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